Le reptile

Je pense. L'influx nerveux passe par la panse de mon sexe. Mes lèvres gercent. Ma rétine droite perce et je tergiverse alors que l'oeil gauche angoisse. Des brouillons j'en froisse. Dans ma tête macère un bouillon froid que le temps brasse dès qu'il passe. Des bulles d'air à haute teneur en gaz remontent. Un aspic à l'aspect avide refait surface. Il apparaitt précisément où les bulles remontant en chute libre vinrent s'écraser. Un douzième coups sonne. Tinte, cloche. Mais j'ai la tête lourde comme une roche sous mon coussin. En elle le liquide s'amenuise, toute la soupe coule d'un trou. Un tourbillon dont les remous luisent anime tout le vil bouillon, la pauvre vipère s'y perd et elle son nord. Ce point cardinal lui échappe. Elle s'apprête à tomber dans les vapes mais son instinct frappe. Ses crocs claquent, elle mord à tort et surtout à travers. Elle me lacère les membranes. Une force qui m'est invisible me déchiquette le torse comme 100 lames. Une rigole irrigue l'épicentre de l'ensemble de mon épiderme comme le vent insistant façonne avec aléatoire précision la façade d'une falaise. Mes côtes sont celles de cette rivière triviale. J'y affale mes malaises. M'y ferme l'oeil fonctionnel. Je déteste et me délecte de mon allure alluviale. La faim céleste me laisse paludien.

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